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Ōatari kyōgen no uchi (Interprétations magistrales dans les pièces à grand succès): Kan Shōjō interprété par l'acteur Ichikawa Danjūrō VII
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Éditeur : Kawaguchiya Uhei. Cachet de censure : kiwame. Format ôban. Fond micacé gris foncé.
Ce portrait en plan rapproché montre l'acteur Ichikawa Danjûrô VII jouant Kan Shôjô au moment où le personnage se transforme en dieu du tonnerre et déclenche un ouragan sur le mont Tenpai-san : c'est la grande scène de la pièce Sugawara denju tenarai kagami (Sugawara et les secrets de la calligraphié), représentée au théâtre Ichimura-za, le 11e mois 1814.
Kan Shôjô représente en réalité Sugawara no Michizane (845-903), lettré et calligraphe, élevé jusqu'au poste de ministre de la Droite. À la suite d'une machination, il fut injustement condamné à l'exil, où il finit ses jours. Or, dans les années suivantes, une série de calamités s'abattit sur la cour impériale et sur la famille d'aristocrates qui l'avait évincé. Elle fut attribuée à l'esprit vengeur de Michizane. Pour l'apaiser, il fut non seulement réintégré à titre posthume, au rang le plus haut de la hiérarchie politique, mais en outre déifié comme patron des lettres. Quant à la pièce, c'est l'un des trois grands classiques de la scène, joué d'abord au théâtre de marionnettes (pour la première fois à Ôsaka en 1746), puis au kabuki.
Ichikawa Danjûrô VII était connu pour son habileté à user du maquillage rouge qui accentuait l'expression de colère de son personnage. Destiné à indiquer aux spectateurs la nature essentielle d'un rôle, le maquillage avait été introduit par Ichikawa Danjûrô I (1660-1704), en s'inspirant de l'opéra chinois. De sorte que le rouge signifiait la force, la masculinité et la passion, tandis que le bleu symbolisait, la lâcheté et la perfidie.
Il paraît certain que, par la suite remarquable de sept estampes dont celle-ci, Kunisada a voulu s'affirmer devant le public comme chef de file des portraitistes d'acteurs. En reprenant le fond micacé, qui était passé de mode, il se déclarait en quelque sorte l'héritier de Sharaku. Mais à la différence de ce dernier, Kunisada a illustré avec cette suite un florilège de rôles particulièrement célèbres - ceux-ci se plaçant entre 1808 et 1814. La suite se distingue par une parfaite gravure calligraphique des planches, une impression sans défaut et des pigments très chers. A en juger par le peu d'épreuves conservées et par l'absence de tirages tardifs, la suite a dû sortir en édition limitée.